Psaume 1 présente la voie royale de la piété. C'est la voie qui nous unit à la parole de Dieu nuit et jour.

Ainsi, nous sommes capables de jouir d'une vie bénie et d'éviter la voie destructive des méchants. Dans Psaume 2, le psalmiste présente le Messie, "Le Seigneur Triomphant", comme étant la voie étroite mais sainte. Par Lui, nous entrons dans la guerre spirituelle de la croix et nous devenons des rois, d'après Apocalypse 1:6 "Qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs."

Psaumes Royaux:

Les psaumes royaux les plus importants sont Ps. 2, 18, 20, 21, 45, 72, 89, 101, 110, 132, 144.

Leopold Sabourin déclare, [La vue traditionnelle qui dit que David a écrit la plupart des psaumes avait tendance à augmenter considérablement le nombre des "psaumes royaux". Quand la paternité Davidique des psaumes a été réexaminée, la tendance opposée perça. Mowinckel nous dit ce qui est arrivé après cela: "Mais, dans sa première phase, l'étude scientifique moderne des psaumes avait tendance à renier la présence de toute figure royale dans les psaumes… Là où on rencontrait une figure royale, comme dans ce que nous appelons les psaumes "Messianiques", cette figure était interprétée comme une personnification du peuple d'Israël. Gunkel était le premier à réinterpréter les psaumes royaux avec une figure royale actuelle, et à placer cette interprétation sur une fondation scientifique ferme." (1)]

Nous pouvons trouver, dans ces psaumes, plusieurs aspects:

  1. Psaumes de la communauté: La relation entre Dieu et l'homme dans les Ancien et Nouveau Testaments est basée essentiellement sur deux attitudes intégrales: L'attitude communautaire et l'attitude personnelle. Dans l'Ancien Testament, le roi était le représentant de toute la communauté, donc la promesse entre Dieu et lui et entre Dieu et le peuple est la même chose. L'importance du roi, à la lumière de cette explication, explique pourquoi les psaumes ont été composé en son honneur (2). Dans ces psaumes "Je" et "nous" accomplissent le même rôle, car l'adorateur qui les prononce est le roi qui représente tous, ou la communauté, qui n'est pas séparée du roi.
  2. Psaumes du Christ: L'Ancien Testament montre Jéhovah comme le vrai Roi de Son peuple (Exode 15:18; 1 Sam. 8: 7, 21). Donc, le trône du roi à Jérusalem était appelé le "trône de l'Eternel" (1 Chro. 29:23), ou "le trône du royaume de l'Eternel" (1 Chro. 28:5). Le roi, qui représente toute l'assemblée, représente l'Eternel aussi; il était donc appelé "le Messie de l'Eternel", une figure du Christ qui est le Roi des rois, le Médiateur entre le Père et le peuple. Celui qui est un avec Son Père en essence a reçu l'Eglise comme Son propre corps, intercédant en sa faveur par Son sang précieux et sacrificiel. Ce concept explique pourquoi les psaumes royaux sont vus comme spécifiquement concernant le Messie, Roi et Sauveur de l'humanité.
  3. Psaumes de la vie à l'intérieur de nous: Christ est venu établir Son royaume en nous (Luc 17:21), nous accordant la grâce de la royauté spirituelle comme un don de Son Esprit Saint. En Christ - le Roi des rois - nous sommes devenus des rois (Apocalypse 1:6).

 

Le Roi Messianique:

Ps. 1 commence et Ps. 2 finit par une "béatitude". La nature bénie que le psalmiste espère dans Ps. 1 peut être accomplie seulement à travers le Roi Messianique Universel qui est révélé dans Ps. 2. Car, en notre Seigneur Jésus-Christ, les croyants de toute nation sont renouvelés et sanctifiés par Son Esprit Saint. Ce psaume est fréquemment cité dans le Nouveau Testament, où il est appliqué au Christ comme le Roi, le grand Fils de David et l'Oint de Dieu. (Actes 4:25 ff; 13:33; Héb. 1:5; 5:5) (3).

Les traditions Juives et Chrétiennes également considèrent Ps. 2 comme Messianique, comme Ps. 110, qui semble le suivre et en dépendre (4). Arno C. Gaebelein déclare: [L'interprétation Messianique parmi les Juifs était la seule, jusqu'aux 10ème et 11ème siècles. Ensuite, pour contredire l'exposition Chrétienne, les Juifs limitèrent le sens du psaume à David.] (5)

Ce psaume révèle notre Sauveur en prophétisant, à travers le règne de David, le royaume du Messie, le Fils de David, ce qui est l'intention et la portée principale du psaume. (6)

St. Jean Chrysostome distingue deux royaumes divins, disant, [L'Ecriture reconnaît deux royaumes de Dieu, l'un par appropriation, l'autre par création. Ainsi, Il est Roi de tous, des Grecs et des Juifs, des diables et de Ses adversaires, puisqu'ils sont tous Sa création. Mais Il est aussi le Roi des fidèles et de ceux qui veulent bien être Ses sujets, les rendant ainsi les Siens. C'est le royaume dont il est aussi dit d'avoir un commencement, d'après Ses mots dans le second psaume: "Demande-Moi et Je te donnerai les nations pour héritage." [8] Correspondant à cela aussi, Lui-même, Il dit à Ses disciples: "tout pouvoir m'a été donné dans le ciel et sur la terre." (Matthieu 28:18)] (7)

Le Messie (Christ) est entré dans une guerre spirituelle continuelle contre Satan, pour préparer la voie royale pour notre victoire. Il a accepté d'être rejeté pour nous. Ce rejet (1-3; Actes 4: 25-28) continue à travers les âges et se termine par l'apostat abysmale de la grande affliction. Nous ne sommes pas un parti dans cette guerre, mais il faut que nous nous cachions dans un des deux partis. Si nous sommes cachés en Christ, nous serons rejetés pour Son Nom, mais nous vaincrons sûrement, et Dieu jugera le monde qui rejette Christ, et qui L'a renié.

Un Psaume de Couronnement:

Ce psaume royal est appelé "un psaume de couronnement", peut-être parce qu'il a été composé pour le couronnement de David comme roi. Il a été évoqué par la promesse dans 2 Sam. 7:8-16, et a été probablement utilisé au couronnement des successeurs de David, pas pour les acclamer comme le Messie, mais pour les rappeler de Celui qu'ils symbolisent. (8)

Carroll Stuhlmueller dit, [Alors que Psaume 1 vient du mouvement sage, avec une vue plus humaniste, Psaume 2 a trouvé son origine dans un cadre plus politique, lié à la cérémonie de couronnement des nouveaux rois au temple de Jérusalem et au palais royal. Puisque la royauté protégeait le mouvement sage - le roi Salomon est devenu la personne sage par excellence (cf. 1 Rois 4:29-34) - la combinaison du Psaume sage 1 et du Psaume royal 2 comme un prologue du Psautier n'est pas surprenante.(9)]

Ps. 2 déclare comment les rois païens sont contre le nouveau roi oint et couronné qui est un symbole du Roi Messianique.

Certains érudits voient ce psaume comme un psaume de couronnement, chanté dans l'ordre suivant:

· Versets 1-2 étaient chantés par la chorale du temple, à propos de la révolte des rois païens contre le gouvernement de Dieu exercé à travers Son roi oint.

· Verset 3: Une chorale spéciale parle au nom de ces rois.

· Versets 4-6: Le décor céleste, reflété dans le temple, pour le couronnement rituel (dérision Divine). Cette strophe exprime la réaction de Dieu envers la révolte des rois. Les simples mots de Dieu suffisent pour terrifier les rois païens.

· Versets 7-9: L'intronisation, dite par un prophète au nom du Seigneur (décret divin). Cette strophe montre la confiance du roi, basée sur la parole de Dieu.

· Versets 10-12: Un appel de soumission universelle, adressé aux rois.

Qui est ce Roi?

1. L'Oint:

"Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils avec eux contre l'Eternel et contre son oint?" [2]

Plusieurs psaumes royaux s'intéressent à la fonction sacrée du roi, là spécialement montré comme choisi par Dieu. L'onction du roi était un acte sacré (1 Sam. 10:1); le roi était "l'oint du Seigneur", correspondant à Saül et à David également (10). La révolte contre le roi oint est aussi contre Dieu. C'est la même chose: la haine du monde contre l'église et ses enfants saints est contre le Christ Lui-même, comme Il a dit à Saul (Actes 9:5).

Le mot Anglais "Messiah" vient du mot Hébreux "Mashiah", c'est-à-dire "l'Oint", et le mot Anglais "Christ" vient du mot Grec "Christos", c'est-à-dire "l'Oint". Il est oint pour nous représenter dans la guerre spirituelle, nous accordant Sa propre victoire (1 Jean 2:13). En Lui, nous aussi nous devenons des oints (par le Chrême), membres de Son saint corps, enfants de Dieu, et victimes de l'amour pour les autres.

Il veut dire par les rois et les princes les chefs méchants qui avaient des intérêts différents, mais, au moment de la crucifixion, ils se sont unis contre le Christ. Pas seulement les puissants, mais aussi la foule et le peuple se sont unis et ont crié, "Crucifie-Le, crucifie-Le!" Notre Seigneur dit: Ils M'ont haï, Moi et Mon Père (Jean 15:24). Ils L'ont haï Lui et Son Père, disant, "Brisons leurs liens. Délivrons-nous de leurs chaînes." [3] Ils ont refusé d'être sous Leur gouvernement, et n'ont pas pu supporter Leurs chaînes d'amour et de sainteté, disant, "Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous." (Luc 19:14)

Les méchants nous haïssent aussi, puisque nous sommes les oints. Notre Seigneur dit, "Car si l'on fait ces choses au bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec." (Luc 23:31)

2. Celui qui est intronisé dans les cieux [2, 4]:

L'agitation et la révolte sur terre [1] sont confrontées par l'image de la paix sublime qui règne dans le ciel. Les rois impuissants de la terre sont contrastés à la puissance supérieure de Dieu qui est le Roi des cieux (11). En Lui, nous atteignons la vie du ciel et la promesse de la vie éternelle.

+ "Celui qui siège dans les cieux rit" [4]. Si, par "les cieux", nous comprenons des âmes saintes, Dieu (qui siège dans Ses saints), sait ce qui se passera, et "rira d'eux (les méchants), et les tiendra dans la dérision."

St. Augustin

Il est aux cieux, hors de la portée de leurs menaces et de leurs tentatives impotentes. Là, Il a préparé Son trône pour le jugement; donc, les tentatives des ennemis sont facilement ridiculisées. Il rit d'eux comme d'une compagnie d'imbéciles. Il les tiendra dans la dérision, et, donc, Son église, la vierge et la fille de Sion, les a méprisés (Esa. 37: 22) Elle est bâtie sur un roc, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. (Matt. 16:18)

St. Cyrille d'Alexandrie dit que Celui qui siège dans les cieux rira d'eux, parce que le Seigneur, en fait, étant le Fils et l'Héritier puisqu'Il est, en essence, un avec le Père et jouit de l'autorité de Dieu le Père, étant devenu Homme, appela ceux qui croient en Lui à la communion et à la participation à Son royaume des cieux et à Sa gloire éternelle. Mais, les méchants, dans leur orgueil, ont refusé, pensant qu'ils peuvent régner sans Lui. (12)

Cette prophétie a été réalisée quand les Juifs ont rejeté notre Seigneur. St. Jean Chrysostome dit, [Le Christ Lui-même déclare, "Voici, votre maison vous sera laissée déserte." (Matt. 23: 38). Et, Ses paraboles déclarent la même chose quand Il dit, "Maintenant, lorsque le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons?… Il fera périr misérablement ces misérables." (Matt. 21:40, 41) (13)]

3. Le Roi:

En Christ, le Vrai Roi, nous devenons des rois (Apocalypse 1:6), et nous avons de l'autorité sur nos émotions, nos sens, nos corps, nos esprits, …etc.

Christ, comme Roi, règne sur nos coeurs, pas par autorité, mais par amour, tel que nous aussi, comme rois spirituels, devons gagner les autres à travers l'ouverture de nos coeurs pour toute l'humanité.

4. Le Fils Unique [7]:

"Tu es Mon fils. Je t'ai engendré aujourd'hui." St. Paul cite ce verset (Héb. 1:5) pour prouver que le Christ a un nom plus excellent que les anges, étant le Fils Unique de Dieu, pas par adoption, mais par héritage, et ayant la même nature avec le Père.

+ Le Père dit, "Je t'ai engendré;" Il ne dit pas, "Je t'ai créé." Et le Fils n'appelle pas Dieu Son Créateur dans l'éternité de Sa génération divine, mais Son Père. (14)

+ Le mot "aujourd'hui", pas "hier", fait allusion à ce qui a été dit de l'appropriation de notre chair à l'éternité de la génération divine. (15)

St. Ambroise

+ Le Père Le montre comme étant Son propre et unique Fils, disant, "Tu es Mon fils" [7], et "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection." (Matt. 3:17). Par conséquent, les anges L'ont servi comme étant quelqu'un plus haut qu'eux-mêmes, et ils L'ont adoré, pas comme étant plus grand dans Sa gloire, mais comme étant Quelqu'un de plus haut que toutes les créatures, et plus haut qu'eux-mêmes, et, seul, Il est le propre Fils du Père selon Son essence. (16)

St. Athanase d'Alexandrie

En Lui, nous devenons enfants de Dieu. Il mérite de noter que plusieurs païens crurent que leurs rois ont été engendrés par la divinité. L'Ancien Testament a rejeté l'idée de la filiation divine physique du roi comme étant incompatible avec sa notion spirituelle de Dieu. (Ps. 89: 26 f; 2 Sam. 7:14; 1 Chro. 28:6)

5. Le Souverain Sacrificateur:

Le Messie est le Roi, le Fils de Dieu et le Souverain Sacrificateur, qui a l'autorité d'entrer aux cieux et d'intercéder en faveur de toute la nation, s'offrant Lui-même comme sacrifice. Le psalmiste fait référence au Christ comme l'Avocat des croyants [8], après avoir mentionné Son royaume et Sa filiation au Père. Cette intercession est l'espoir du monde. (Jean 17:20)

+ "Demande-Moi et Je te donnerai les nations pour héritage." [8] Ceci a, tout de suite, un sens temporel par référence à l'Humanité qu'Il a prise sur Lui-même, celui qui S'est offert Lui-même comme Sacrifice qui remplace tous les autres sacrifices, et qui, aussi, fait intercession pour nous…

St. Augustin

6. Le Sauveur du monde [10]:

En Lui, nous devenons des membres de l'Eglise Universelle; en même temps, nous sentons la responsabilité de témoigner de Lui devant le monde.

Les peuples et les rois enragés:

Quand, dans les grands empires de l'ancien orient, le puissant gouverneur mourait, toutes les nations étaient dans un état d'extrême agitation. Dans de tels temps, les nations qui avaient été prises en servitude criaient, et le désir ardent pour la liberté était excité. La besogne essentielle et la plus urgente du nouveau roi dès son accession au trône était souvent de consolider et d'établir à nouveau le pouvoir de son grand empire (17). Le psalmiste exprime sa surprise sur le fait que les nations et leurs rois ont fait la même chose à l'occasion de l'intronisation du Roi Messianique sur la croix, car Il établit Son règne spirituel pour les libérer du tyran. Ce tyran est le diable, qui a eu pour longtemps un règne usurpé et a exercé de la domination à un tel degré qu'il a été appelé le prince de la puissance de l'air-même (Eph. 2:2), nous respirons le dieu de ce monde où (2 Cor. 4:4) nous vivons. Satan sait très bien qu'alors que le règne du Christ s'élève, lui, il tombe, touchant le fond. Notre Seigneur dit, "Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair." (Luc 10:18)

+ La puissance a été accordée à Satan (Luc 22:53) et aux Juifs de se soulever contre le Christ: mais ils se creusèrent eux-mêmes le piège de la destruction. Car Il sauva en effet, par Sa passion, tous ceux qui sont sous le ciel, et est ressuscité le troisième jour, ayant foulé aux pieds l'empire de la mort. Mais ils se causèrent une condamnation inévitable, en compagnie de ce disciple perfide. Qu'ils entendent, donc, le Saint-Esprit qui dit par la voix du Psalmiste, "Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples? Pourquoi les rois de la terre se soulèvent-ils et les princes se liguent-ils avec eux contre l'Eternel et contre son oint?…" [1] Ces êtres malheureux s'impliquèrent donc dans le crime du meurtre de leur Seigneur; mais nous Le louons comme notre Sauveur et Celui qui nous a délivrés, notre Seigneur Jésus-Christ (18).

St. Cyrille d'Alexandrie

+ Les Juifs, dans leur imagination et dans leurs complots pour agir injustement contre le Seigneur, oublièrent qu'ils se provoquaient la colère de Dieu. Donc, la Parole se lamente pour eux, disant "Pourquoi les peuples s'exaltent-ils et les nations imaginent des choses vaines?" [1]. Car elle est vaine, en effet, l'imagination des Juifs, méditant sur la mort de la Vie, et imaginant des choses déraisonnables contre la Parole du Père. (19)

+ L'imagination des Juifs et de ceux qui sont comme eux était vaine, puisque le résultat ne fut pas comme ils ont pensé, mais fut défavorable pour eux; et Celui qui siège dans les cieux rira de tous les deux; le Seigneur les tiendra dans la dérision [4]. Donc, quand notre Sauveur fut conduit à la mort, Il empêcha les femmes qui Le suivaient en pleurant, disant, "Ne pleurez pas pour moi." (Luc 23:28), voulant montrer que la mort du Seigneur est un évènement non pas pour la douleur, mais pour la joie, et que Celui qui meurt pour nous est vivant. (20)

St. Athanase d'Alexandrie

+ "Pourquoi ce tumulte parmi les nations, ces vaines pensées parmi les peuples?" [1]… Il est dit "Pourquoi?" comme si on dirait: en vain. Car ce qu'ils voulaient, c'est-à-dire la destruction du Christ, ils ne l'ont pas accompli; car ceci a été dit des persécuteurs du Seigneur dont il y a aussi mention dans les Actes des Apôtres.

St. Augustin

Telle est la position des méchants qui L'ont rejeté comme Roi spirituel, mais, pour nous, Sa domination est joyeuse et Son joug est très doux.

+ Si nous baissons nos cous humblement pour recevoir le joug du Christ, il nous portera plutôt qu'être porté par nous; car alors que le joug du monde toujours presse l'homme vers le bas, le joug du Christ, d'habitude, le soulève. Alors, puisque tout homme est ou bien soulevé en portant Christ ou pressé vers le bas, vers des choses plus basses, en portant le joug du monde, chacun doit examiner sa propre conscience (21).

Père César d'Arles

Notre Sauveur, qui a détruit les démons comme rois méchants, intronise Ses croyants comme rois spirituels. St. Augustin dit, [Ô vous, qui êtes maintenant des rois, puisque vous êtes capables d'une part de gouverner tout ce qui est inférieur et sensuel en vous, et, d'une autre part, de lutter, pas comme battant l'air, pour châtier vos corps et les assujettir (1 Cor. 9: 26,27)… Maintenant que je suis dorénavant intronisé comme roi, ne soyez pas tristes.]

Il mérite de noter que la fureur ou la colère du Seigneur n'est pas une vengeance pour Lui-même, mais elle est une expression de la rectitude de Dieu qui ne peut pas accepter le péché ou le mal.

Le besoin de discipline [10-13]:

Weiser dit que le psaume retourne à son point de départ en s'adressant aux gouverneurs de la terre, les exhortant et les prévenant. Ils doivent s'humilier devant le Dieu tout-Puissant et doivent Le servir avec crainte et tremblement. La phrase "baiser Ses pieds" est appliquée à Dieu d'une façon vraiment humaine et est probablement dérivée de la coutume de baiser les pieds du roi, comme acte d'hommage - une coutume très connue de nous d'après les documents Babyloniens et Egyptiens.

Rabbin Ibn-Ezra comprend cette phrase "baiser les pieds" comme indiquant le Messie (22).

Après avoir prévenu les gouverneurs et les nations qui s'emportent contre Dieu et Son Christ, David mentionne la discipline comme méthode de correction, disant, "Baisez le Fils, de peur qu'Il ne s'irrite et que vous périssiez dans votre voie."

+ Etre châtié par le Seigneur, et instruit, est une délivrance de la mort. (23)

St. Clément d'Alexandrie

+ La discipline est la sauvegarde de l'espérance, l'engagement de la foi, le guide de la voie du salut, le stimulant et la nourriture des bonnes dispositions. La discipline est l'instructrice de la vertu qui fait que nous demeurons toujours en Christ, et que nous vivons continuellement pour Dieu, et que nous atteignons les promesses célestes et les récompenses divines. La suivre est salutaire, et la quitter et la négliger est fatal (24).

St. Cyprien

+ La discipline est un genre de protection contre tout ce qui peut nous nuire.

+ Il ne faut pas que nous pensions de la colère du Seigneur [5] comme étant l'expression d'un trouble de Son esprit. Plutôt, elle représente le pouvoir par lequel Il affirme Son droit en toute justice, puisque toute créature est sujette à Son service (25).

St. Augustin

"Servez l'Eternel avec crainte et réjouissez-vous avec tremblement" [11]:

En adorant Dieu, il faut que nos coeurs soient remplis d'une sainte crainte de Dieu, mais, en même temps, il faut qu'ils soient portés d'une joyeuse confiance en Lui. Par conséquent, les premiers Pères voient une sorte d'intégration entre la sainte crainte de Dieu et la joie spirituelle. Car l'adoration et la discipline spirituelle créent non seulement une sorte de crainte et d'effroi, mais aussi une joie interne.

En ce qui concerne la crainte de Dieu, nous citons les affirmations suivantes:

+ Voyons quelle sorte de personne un saint devrait être: doux, docile, triste, mélancolique, contrit. Donc, un homme qui plaisante dans ses relations n'est pas un saint. Car là où il y a l'impureté, il y a aussi la plaisanterie; et là où il y a le rire inconvenable, il y a aussi la plaisanterie. Ecoutez ce que le prophète dit: "Servez l'Eternel avec crainte et réjouissez-vous avec tremblement." [11]. La plaisanterie rend l'âme molle et indolente. Elle excite l'âme excessivement, et, souvent, elle grouille d'actes de violence, et crée des guerres (26).

St. Jean Chrysostome

+ Quand tu répètes un psaume, considère les mots de Qui sont répétés, et réjouis-toi plus avec une vraie contrition de l'âme qu'avec l'attrait d'une voix chantante. Car Dieu donne une valeur plus haute aux larmes de celui qui Le loue ainsi, qu'à la beauté de sa voix; comme le prophète dit, "Servez l'Eternel avec crainte et réjouissez-vous avec tremblement", il n'y a pas d'élèvation de la voix, mais l'humilité de l'esprit, avec lamentation et larmes (27).

Pseudo-Sulpice Sévère

+ Bien que ce soit quelque chose de grand de servir Dieu, et il est dit, "Servez l'Eternel avec crainte", et qu'il soit merveilleux pour toi d'être appelé Mon serviteur (Esaïe 49:6);… pourtant, il est dit aux apôtres, "Je ne vous appelle plus serviteurs, parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître." (Jean 15: 14, 15) Tu vois donc qu'il y a différents stades de perfection, et que nous sommes appelés par le Seigneur à marcher de choses élevées à d'autres encore plus élevées, de telle sorte que celui qui est devenu béni et parfait dans la crainte de Dieu passe, comme il est écrit, "de force en force" (Ps. 84: 8) (28).

Abbé Charon

+ Il est convenable que nous nous tenions devant Dieu avec un esprit éveillé et attentif, joignant un sentiment de crainte et de tremblement avec la ferveur spirituelle de la joie et l'amour profond. (Rom. 12:11-12) (29).

Père Marturius

+ Si tu ne te souviens du Juge que quand tu es en difficulté comme étant Quelqu'un qui inspire la crainte et qui est incorruptiblement honnête, tu n'as pas encore appris à "[servir] l'Eternel avec crainte et [te réjouir en Lui] avec tremblement." (30)

Père Evagrius Ponctius

+ Il y a l'exaltation, pour que nous rendions grâce; le tremblement, de peur que nous ne tombions (31).

Père César d'Arles

L'auteur du Livre des Etapes, qui a été écrit au quatrième siècle, dit: [Quand quelqu'un a été délivré de la servitude de la mort, il sert le Seigneur dans la joie, pas dans la tristesse. (32).]

Le Christ Ressuscité:

D'après la tradition Copte, nous chantons ce psaume dans la prière du Prime (du matin), comme un psaume du Roi Ressuscité. C. Stuhlmueller dit, [Jésus réalise ce psaume en devenant roi, pas à sa naissance de la lignée de David, acquise à travers son père d'accueil, Joseph (Matt. 1:16-17; Luc 1:32), mais, plutôt, à travers sa résurrection de la mort, son intronisation à la droite de Dieu et son envoi de l'Esprit (Actes 4:25-26; 13:33; Héb. 1:5; 5:5).]

Ce psaume finit par les mots, "Heureux tous ceux qui se confient en Lui." [12]

+ La confiance est plus que la foi. Car, quand nous croyons que le Fils de Dieu est notre Maître, nous avons confiance que Ses enseignements sont vrais (33).

St. Clément d'Alexandrie