Ce psaume est une lamentation personnelle; à travers ce psaume, le croyant exprime, chaque matin, ce à quoi il s'attend comme souffrances et difficultés dans la lutte incessante pour le salut.

En plus, le ton change en un chant du salut qui remplit l'âme de joie et de paix. Ceci vient d'une vision intérieure de la résurrection du Christ, qui reflète sur nous l'esprit de victoire, même sur la mort, et nous accorde la participation à la gloire divine, ainsi que des bénédictions divines continuelles.

Autrement dit, ce psaume est à la fois une lamentation amère et un chant joyeux. C'est un chant militaire que nous récitons durant notre lutte spirituelle et un hymne de victoire, puisque les dents des méchants sont brisées, alors nous les trouvons ridicules, tandis que Dieu est glorifié et Son peuple béni.

Ce psaume touche la vie personnelle de David et offre une prophétie au sujet de la personne du Christ, le Fils de David. Il touche la vie de chacun de nous dans sa relation personnelle avec son Sauveur, et il touche aussi la vie de la communauté sainte en général. Le psaume commence au singulier, mais finit au pluriel: "Que Ta bénédiction soit sur Ton peuple."

Sa position:

Psaumes 1 et 2 sont considérés comme une introduction du Psautier tout entier. Dans Ps. 1, le psalmiste déclare que personne ne peut chanter des hymnes joyeusement et louer Dieu sans atteindre l'état de "béni" (Ps. 1:1). Dans Ps. 2, le psalmiste montre que cet état nous est accordé par le Messie-Roi contre qui le mal et ses disciples sont rebelles, et non grâce à notre mérite.

Ayant considéré les 2 premiers psaumes comme introduction, Psaumes 3 et 4 représentent l'entrée dans la collection de psaumes; le premier est un psaume du matin, et le dernier est un psaume du soir (4:8). Chaque matin, le croyant pieux chante cet hymne en se rappelant qu'il doit souffrir, mais il ne perd jamais sa paix et sa joie intérieures. Il regarde la résurrection du Christ qui est arrivée tôt le matin, et qui ouvre pour lui, les portes du royaume de Dieu. Autrement dit, il n'est pas confus, puisqu'il atteint la vie nouvelle, ressuscitée, attendant, chaque matin, Son Christ Crucifié et Ressuscité qui vient bientôt.

Une Lamentation Personnelle:

Psaumes 3, 4 et 5 en tant que lamentations personnelles, ont été composés pendant que le prophète David fuyait son fils Absalom (2 Sam. 15:8). Dans Ps. 3, David déclare que la bataille n'était pas une bataille personnelle entre lui et son fils, mais elle était entre Dieu et le diable. Dans Ps. 4, il voit que la vertu, comme source de victoire, n'est pas la sienne, mais elle est la vertu de Dieu Lui-même. Dieu Lui-même est sa vertu. Finalement, dans Ps. 5, il tourne son attention vers Achitophel, le méchant conseiller d'Absalom qui est comparable à l'antéchrist.

Psaume 3 est une lamentation personnelle. Le Psalmiste se sent personnellement sans défense, totalement seul devant une multitude convergente de gens hostiles. En même temps, ce psaume est fortement communautaire, puisque ce qui affecte la vie personnelle d'un membre a un effet sur toute la communauté. Pourtant, ce psaume peut être appliqué à n'importe quelle situation triste, surtout quand celui qui souffre se sent abandonné et trahi, oppressé par des gens hostiles.

Certains érudits argumentent que l'auteur doit être un roi (comme David), mis en péril comme il l'est par tant d'adversaires [2], par des "milliers de personnes" [7]. D'autres modifient cette théorie et pensent que c'est un individu Israélite qui utilise ces phrases qui peuvent originellement avoir fait partie des lamentations royales. (1)

St. Augustin déclare que ce psaume est écrit par David de la part du Messie, le Fils de David. Il dit, [Les mots de ce psaume… nous mènent à croire que nous devons les appliquer à la personne du Christ. Car ils sont plus conformes à la passion de notre Seigneur et à sa résurrection qu'au récit que l'histoire donne sur la fuite de David du visage de son propre fils rebelle.]

Il est intéressant de noter que ce psaume de lamentation a été utilisé dans l'ancient rituel d'exorcisme contre les esprits méchants, car l'Eglise voit que son autorité sur le mal et sur les esprits méchants est basée sur la résurrection du Christ.

Grandes Lignes:

  1. Un appel au Seigneur [1-2]
  2. Confiance dans la résurrection [3-6]
  3. Un second cri au secours [7]
  4. Le salut est auprès de l'Eternel [8]


La pensée principale de ce psaume est que nous atteignions le salut divin par la résurrection de notre Christ, malgré la multitude d'adversaires qui nous assaillent.

Christ, Celui qui est Persécuté:

1. "O Eternel, que mes ennemis sont nombreux!" [1]. David, étant maintenant chassé de sa maison, de la cité royale, de l'arche sainte de l'alliance et de son peuple par son fils rebelle, Absalom, qui a formé un complot contre lui pour prendre non seulement sa couronne mais aussi sa vie (1 Sam. 15) se plaint à Dieu, Son refuge. Dans sa fuite, il monte sur le Mont des Oliviers, avec beaucoup de chagrin, il pleure abondamment, avec sa tête couverte et marchant pieds nus. Il pleure, prie et chante cette lamentation. Les malheurs n'ont pas pu l'éloigner de Dieu, au contraire, ceux-ci le mène à l'ombre de la résurrection du Christ, le Fils de David, correlé à la souffrance et à la crucifixion.


En vérité, David souffrait à cause du péché qu'il a commis envers Urie; et Dieu menaça d'élever contre lui quelqu'un de sa propre maison (2 Sam. 12:11), mais, il ne rejetta pas sa confiance en son Dieu. Même son chagrin fut changé en joie, puisqu'il croit à l'oeuvre de rédemption de Dieu.

Il n'y eut pas seulement un grand nombre d'ennemis qui s'élevèrent contre le psalmiste, mais ses amis aussi [2] lui tournèrent leur dos. Il est seul pour endurer le jugement, et, à travers sa foi, il savait que Dieu ne le quitterait jamais. Abandonné par la multitude d'ennemis et d'amis, il s'accroche de toutes ses forces plus fermement à son Dieu. (2)

Tertullien voit que le Christ, le Fils de David, parle, ici, à Son Père de notre part, car, dans nos souffrances, nous nous sentons seuls et sans défense. Il dit, [Ecoutez les expressions du Fils au Père: "O Eternel, que mes ennemis sont nombreux!" Presque tous les psaumes qui prophétisent sur la personne du Christ représentent le Fils comme s'entretenant avec le Père - c'est-à-dire, représentent Christ parlant à Dieu. (3)] Christ avait plusieurs ennemis: les chefs hostiles des Juifs, une grande multitude, et même un de Ses disciples participa à Sa crucifixion.

2. David remarque que ces ennemis sont malicieux, ils visent à le troubler, car ils considèrent, avec impiété, Dieu incapable de le soulager: "Son danger est si grand que Dieu ne peut pas l'aider. Ils essayèrent d'ébranler sa confiance en Dieu et de l'amener vers le désespoir. (4)"


+ "Combien disent à mon sujet: "Plus de salut pour lui auprès de Dieu!" " [2]… Ces discours sont à cette fin, "S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix.", ou encore, "Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même!" (Matt. 27: 42)..

St. Augustin

Ceci est l'attaque la plus sérieuse que l'ennemi dirige contre nous, c'est-à-dire de perdre notre confiance en Dieu notre Sauveur, ceci nous détruit par le désespoir. Donc, St. Jean Chrysostome écrivit à Théodore, son ami en train de tomber, qui aima une femme Juive appelée Hermoine et brisa son voeu de virginité et sa vie en Christ, pour lu montrer que par le désespoir il frappait le visage de Son Sauveur plus qu'avec l'adultère, car le désespoir est un péché d'athéisme… c'est un reniement de l'oeuvre rédemptrice de Dieu.

Quelque soit l'importance du péché, nous devons avoir confiance en Dieu notre Sauveur, celui qui accorde le pardon. Si nous perdons l'espoir, tous les péchés entreront dans notre vie à travers le désespoir, comme le dit St. Philoxinus.

La révolte d'Absalom contre David était un châtiment pour le péché de son père. Le péché de David pouvait enlever sa gloire et le rendre méritant de la mort (2 Sam. 12:7), mais la révolte de son fils ne pouvait pas avoir cet effet là.

3. "Je me couche et je m'endors; je me réveille." [5] Plusieurs se couchent et ne peuvent pas dormir, à cause d'une peine dans le corps, ou d'un esprit angoissé, ou d'alarmes continuelles à cause de la peur. Plusieurs se couchent et s'endorment, et ne se réveillent plus jamais; ils dorment du sommeil de la mort, comme les premiers-nés des Egyptiens (Exod. 12:29)


+ Il est peut-être convenablement observé qu'il est expressement dit "Je", pour signifier que, par Sa propre Volonté, Christ éprouva la mort, d'après le verset, "Le Père m'aime, parce que je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l'ôte, mais je la donne de moi-même; j'ai le pouvoir de la donner, et j'ai le pouvoir de la reprendre." (Jean 10:17, 18…)

St. Augustin

+ "O Eternel, que mes ennemis sont nombreux!" [1]… Il est clair que s'ils n'avaient pas refusé de croire à Sa résurrection, ils ne L'auraient jamais mis à mort. Leurs railleries témoignent de ce fait: "S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix"; et, "Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même!" (Matt. 27:42)…

St. Augustin

St. Augustin déclare que ce psaume témoigne de la personne ressuscitée du Christ et de Son Eglise, qui est Son propre corps (1 Cor. 12:27). Il est le psaume de chacun de nous qui participe à la souffrance de notre Christ. Nous devons nous sentir joyeux, même en souffrant, puisque le pouvoir et la joie de la résurrection travaillent en nous comme une expérience journalière. Ainsi, nous atteignons la confrérie avec Dieu.

Le Seigneur est mon Sauveur:

Par l'ombre de la souffrance, le roi David reconnaît, par l'esprit de prophétie, le pouvoir de la résurrection du Christ; donc, souffrir ne devient pas une cause de perte de confiance en Dieu, mais une confirmation de l'oeuvre rédemptrice de Dieu et de découvrir Dieu comme son Bouclier, sa Gloire et Celui qui relève sa tête. Il sent que bien qu'il soit un fugitif, il jouit de la présence divine comme s'il était à Sion, atteignant le pouvoir de la vie victorieuse sur la mort.

1. Les ennemis essaient d'ébranler la confiance de David en Dieu, puisqu'Il est incapable de le soulager; mais il est conduit à Dieu comme son bouclier, sa gloire et celui qui relève sa tête [3]:

a. Dieu est son bouclier [3]: Absalom avait les foules avec lui, mais le roi David, rejeté, banni et fugitif avait Dieu comme protecteur et le bouclier, qui le sauve de tout danger. Il est Celui qui l'encourage, et Il est sa victoire. Il dit, "Mais Toi, ô Eternel, Tu es mon bouclier." [3] Qu'ils disent ce qu'ils veulent, il est sûr que son Dieu ne le désertera jamais. Il connaît comment est la relation avec Lui, (Dieu est le sien, et le protège comme son Seigneur et son protecteur.)

+ L'oeuvre (de Dieu) est que nous triomphions et que nous atteignions la victoire sur l'ennemi, dans la grande lutte. (5)

St. Cyprien

b. Dieu, sa gloire [3]: David était maintenant en disgrâce, la couronne était tombée de sur sa tête, son fils était rebelle, le peuple était contre lui; mais, il a Dieu comme sa propre gloire intérieure et son honneur. (Esa. 60:19)

c. Le psalmiste est convaincu que Dieu, sa gloire intérieure [3], "relèvera sa tête" avec joie, hors de tous ses malheurs, c'est-à-dire, restituera son honneur devant ses ennemis (Satan et ses anges), les hommes et les créatures célestes. Seul, le Seigneur peut lui accorder la victoire et le salut, faisant en sorte qu'il se réjouisse.

2. David a été chassé de la cité sainte, et de l'arche sur la sainte montagne, mais Dieu, qui y demeure, remplit toute la terre et peut entendre la voix du coeur de David où qu'il soit. Les ennemis ne purent former un gouffre entre la communication de la Grâce de Dieu et Son homme, David, qui dit, "Il me répond de Sa montagne sainte" [4] Par la foi, David reçoit des réponses de paix de la montagne sainte, malgré son bannissement. Dans psaume 2:6, nous voyons Christ comme Roi de la colline sainte de Sion, et c'est par Lui, Lui que le Père écoute toujours, que nos prières sont entendues.

La référence à la colline sainte du Seigneur [4], le lieu du sanctuaire du Seigneur, l'équivalent terrestre de Sa chambre céleste (6) est un appel clair à amener tout problème humain jusqu'à la présence sacrée du Seigneur.

3. Absalom est un symbole de Satan qui incite les nations (Juifs et Gentils) contre le Fils de David, dans la lutte du Calvaire. Donc, ce psaume est récité par l'évêque ou le prêtre le Vendredi Saint, pendant le rite de l'ensevelissement du Christ, disant, "Je me couche et je m'endors" [5], regardant la mort du Christ et sa résurrection comme se coucher puis se réveiller. Satan crut qu'il avait détruit le Christ et s'était débarassé de Lui au moment de sa crucifixion. Il ne réalisa pas que la mort du Christ n'était qu'un sommeil suivi d'un réveil. Notre Christ a prononcé de forts cris dans Sa souffrance, et Il fut entendu, car Il est le Fils obéissant, en qui le Père a mis toute Son affection. Donc, bien qu'Il s'étendit dans le sépulcre, et s'endormit du sommeil de la mort, Il se réveilla le troisième jour dans l'incorruption.

Le Psalmiste commence par la scène de l'arène de la bataille, mais, immédiatement, son regard est concentré sur le Seigneur, la Source de la victoire, de la paix et du salut, et sur Sa bénédiction du peuple de Dieu. C'est une bataille divine à travers laquelle la victoire sur l'ennemi invisible est sûre, le salut de Dieu est obtenu et le peuple de dieu est béni. [8]

Ce psaume a été appelé "un Psaume du Matin", car David déclare qu'il s'endormait en parfaite paix, même en étant poursuivi, à cause de sa confiance dans le Seigneur. Nous prions ce psaume le matin, nous nous plaignons à notre Sauveur qu'il y a une multitude de vices et de concupiscences attaquant nos esprits dans la loi du péché. Ceux-ci se moquent de nos âmes, mais nous espérons en Lui, comme notre Sauveur.

La voix du coeur:

Le psalmiste, qui était habitué à adorer Dieu devant l'arche sainte à la cité sainte, est maintenant loin, marchant pieds nus. Il parle à coeur ouvert au Seigneur qui lui répond de la montagne sainte de l'Eglise, comme si David, qui est banni, est à l'intérieur de la maison de Dieu, ou dans le ciel-même.

+ "De ma voix je crie à l'Eternel." [4]; c'est-à-dire, pas avec ma voix physique, qui sort à travers le son de la vibration de l'air, mais avec la voix du coeur, qui ne parle pas aux hommes, mais qui, avec Dieu, semble être un cri. De cette voix, Susanne fut entendue; et, le Seigneur Lui-même commanda que, de cette voix, la prière doit être faite dans la chambre fermée (Matt. 6:6), c'est-à-dire dans les tréfonds du coeur, sans bruit… C'est la prière de tous les saints, l'odeur douce qui s'élève dans le regard du Seigneur.

St. Augustin

Tertullien déclare qu'elle est la voix de la Parole, qui parlait dans les prophètes, qui prie maintenant Son Père (7). Si c'était la voix de David, pourquoi dit-il, "de ma voix"? Car, ce n'est pas la peine d'utiliser cette expression, car chacun crie de sa propre voix. Mais, le Christ dit cela pour révéler Son amour, en criant de Sa propre voix pour prier Son Père pour nous. St. Justine (8) déclare que le Seigneur, qui est resté sur l'arbre presque jusqu'au soir, puis fut enseveli au soir, puis, le troisième jour, ressuscita, est le même qui cria et qui fut entendu.

Si le Christ cria, comme notre représentant, et fut entendu du Père pour nous, donc, Sa réponse est sortie de Sa montagne sainte [3], qui est le Christ Lui-même. Chaque réponse est réalisée à travers Lui, ou à travers notre foi en Lui. St. Augustin parle du Christ comme la Montagne: ["Et Il me répond de sa montagne sainte." [3] Un autre prophète applique le terme montagne à notre Seigneur Lui-même quand il écrit qu'"une pierre se [détachant] sans le secours d'aucune main, … devint une grande montagne." (Dan. 2:34,35)].

Le Christ Ressuscité:

"Je me couche et je m'endors; je me réveille, car l'Eternel est mon soutien." [4] Le psalmiste parle du calme intérieur dans lequel il s'endort, dans le soin du Seigneur, malgré les nombreux dangers qui l'entourent, à cause de sa confiance dans le Seigneur. Il est vrai que c'était une nuit sombre de tentations et qu'il a beaucoup lutté, mais sa confiance dans le Seigneur fut plus confortée. A travers la nuit de tentations, le Soleil de la Vertu brille dans nos coeurs, nous accordant Sa joyeuse vie ressuscitée.

Le psalmiste parle, là, de la mort comme d'un "sommeil", et de la résurrection comme d'un "réveil". Car la séparation du corps de l'âme, pour le croyant, est simplement un sommeil temporaire, alors que la séparation de l'âme de Son Dieu est la mort éternelle.

+ Un pécheur, en vivant, est mort pour Dieu; et un homme pieux, bien que mort, est vivant pour Dieu. Car une telle mort est un sommeil, comme David dit, "Je me couche et je m'endors; je me réveille." [4] Aussi, Esaïe a dit, "Réveillez-vous… habitants de la poussière!" 26:19. Et, notre Seigneur a dit, au sujet de la fille du chef de la Synagogue, "la jeune fille n'est pas morte, mais elle dort." (Matt. 9:24). Et, au sujet de Lazare, Il a dit à Ses disciples, "Lazare, notre ami, dort; mais je vais le réveiller." (Jean 11:11) Et l'apôtre dit, "nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés." (1 Cor. 15:51) Et, encore, il dit, "au sujet de ceux qui sont décédés,… ne vous [affligez] pas. (1 Thess. 4:13) (9)

Père Aphrahat

St. Justine, dans sa première apologie, déclare que le Fils parle là. (10)

+ Il n'a pas seulement, au sens figuré, appelé la résurrection du Christ un réveil du sommeil; mais, à la descente du Seigneur dans la chair, il applique aussi le terme sommeil au sens figuré. (11)

St. Clément d'Alexandrie

Les Dents des Pécheurs:

Le psalmiste ne désigne pas le sens littéral de "dents". Origen dit, [Il est parfaitement clair que dans ces passages (3:7, 5:9, 55:9, etc.) les membres ne peuvent d'aucune façon être appliqués au corps visible, mais doivent faire référence aux parties et aux pouvoirs de l'âme invisible.]

"Tu brises les dents des méchants." [7]

Ceux qui sont en révolte contre le roi de Dieu sont comparés aux bêtes féroces, dont les armes offensives sont les dents. David prie que le Seigneur, comme un Guerrier, vaincra les ennemis qui raillent, les désarmant.

Le Seigneur a déjà abattu les ennemis par Sa résurrection, exactement comme un homme brise les dents des bêtes féroces pour les présenter sans pouvoir, même devant les enfants.

+ "Tu brises les dents des méchants." [7]…, c'est-à-dire, les mots des méchants qui blasphèment le Fils de Dieu, réduits à zéro, comme à la poussière; tel que nous pouvons comprendre "dents" ainsi, comme les mots d'injure (Gal. 5:15)… (Les dents des méchants peuvent aussi être une référence aux chefs des méchants…)

+ Les dents des méchants peuvent aussi signifier leurs meneurs, qui exercent leur influence pour isoler les hommes de la voie des droits, et les incorporer dans la société des méchants. A ces dents sont opposées les dents de l'Eglise, par l'autorité de laquelle les croyants sont isolés des erreurs du paganisme et des doctrines hérétiques et sont ainsi guidés à se tourner vers l'Eglise, le Corps du Christ. Par ces dents, Pierre a été instruit de manger les animaux quand ils ont été tués, c'est-à-dire en tuant le paganisme dans les Gentils, et en les changeant en ce qu'il était Lui-même (un membre du corps du Christ.)

St. Augustin

Les dents qui sont aiguisées contre Dieu et Son peuple seront brisées, car Son bras n'est jamais lent à sauver!

Le Salut Est Auprès de l'Eternel [8]:

"Le salut est auprès de l'Eternel. Que Ta bénédiction soit sur Ton peuple." [8]

Qu'est-ce que cela veut dire? Personne ne doit s'attribuer le mérite à lui-même, car le Seigneur, seul, peut nous délivrer de la mort du péché.

Le psaume finit par une note de victoire. Ce verset était peut-être chanté comme un refrain par toute la congrégation, qui se tient devant le Seigneur, leur Roi royal. La gloire du Seigneur est manifestée dans le salut et la bénécition de Son peuple. St. Irenaeus a écrit, "La gloire de Dieu est dans l'être humain vivant." [Gloria Dei, vivens homo.]

+ Dieu est glorifié dans l'homme à qui la vie et le salut ont été accordés. Par conséquent, la pensée principale de ce psaume est que Dieu est le Sauveur de l'homme aussi bien que de tout son peuple ou toute sa congrégation.

+ "Combien disent à mon sujet: "Plus de salut pour lui auprès de Dieu!" Mais Toi, ô Eternel, Tu es mon bouclier. Tu es ma gloire, et Tu relèves ma tête." [2,3]

Car, autrement, les ennemis n'auraient jamais pu espérer détruire l'Eglise, qui se répandait partout, à moins qu'ils ne supposaient que le Seigneur ne prenait pas soin d'elle… "Tu relèves ma tête", c'est le Christ bien sûr, car, en prenant notre humanité, la Parole a été faite chair et Elle a habité parmi nous (Jean 1:14), Il s'est aussi chargé de l'Eglise, et nous a fait asseoir ensemble avec Lui dans les lieux célestes." (Eph. 2:6). Quand la Tête (le Chef) ira en avant et montera au ciel, les autres membres suivront; car, "Qui nous séparera de l'amour de Christ?" (Rom. 8:35). L'Eglise, donc, dit justement: "Tu es ma gloire, et Tu relèves ma tête."

St. Augustin

St. Augustin fait une comparaison entre les cités terrestre et céleste, disant:

[Celle qui est terrestre relève la tête en sa propre gloire; la Cité Céleste dit à Son Dieu, "Ma gloire, Tu relèves ma tête." [3]

Dans la première, le désir de dominer règne sur ses princes comme sur les nations qu'elle assujettit; dans la dernière, ceux qui sont placés dans la position d'autorité et ceux qui sont leurs sujets, tous se servent les uns les autres avec amour, les gouverneurs par leur conseil, les sujets par leur obéissance.

Une cité aime sa propre force montrée par ses chefs puissants; l'autre dit à Son Dieu: "Je t'aime, ô Eternel, ma force!" (Ps. 18:1) (12)]

L'ennemi, en se moquant du psalmiste, utilise un mot général pour désigner Dieu "Elohim" [2], disant qu'Il l'a abandonné, alors que le psalmiste utilise le mot Jéhovah [le Seigneur] qui désigne Dieu et Son alliance avec Son peuple.

En chantant ce psaume tout en souffrant, nous nous considérons nous-mêmes participant aux souffrances de notre Christ et atteignant la force de Sa résurrection qui est une bénédiction qui nous remplit de plusieurs façons:

1. Nous jouissons de la vie ressuscitée [5].

2. Nous nous débarassons de la peur, même d'ennemis innombrables qui sont contre nous, tout autour [6].

3. Les dents des méchants (leur méchanceté) sont brisées, mais eux-mêmes peuvent être sauvés par le repentir.

4. Dieu est glorifié en nous, puisque nous avons atteint le salut [8].

5. Les hommes sont bénis par Dieu [8].

Autrement dit, David sent que son salut, qu'il a atteint par son Dieu personnellement, a de l'effet non seulement sur sa vie mais aussi sur la vie des méchants devant lesquels il témoigne [de Dieu], et sur tous les hommes en général.

Il mérite de noter que les guerres et les batailles mentionnées dans l'Ancien Testament sont des évènements historiques qui offrent un sens spirituel à la personne Chrétienne, voyant Satan et le péché comme ses vrais ennemis.

+ A moins que ces guerres charnelles (c'est-à-dire de l'Ancien Testament) soient un symbole des guerres spirituelles, je ne crois pas que les livres historiques Juifs auraient jamais été transmis par les apôtres pour être lus par les disciples du Christ dans leurs églises… Ainsi, l'apôtre, étant conscient que les guerres physiques sont devenues des batailles personnelles de l'âme contre les adversaires spirituels, donne des ordres aux soldats du Christ comme un commandant militaire quand il dit, "Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable." (Eph. 6:11) (13).

Origène

+ + +

Que mes ennemis sont nombreux!
Qu'ils me jettent même dans un sépulcre…
Là, je Te trouverai qui es ressuscité,
Et je ressusciterai avec Toi.

Pourquoi détruisent-ils ma vie dans le désespoir?
Tu es ma gloire, et Tu relèves ma tête!

Que Tu brises les dents des méchants,
Et que Tu rachètes leurs âmes!

+ + +