Notre Seigneur Jésus nous a enseigné : “ Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi ” (Matthieu 5 :42).



Donne à celui qui te demande

Après la chute de l’homme, son aspiration à vivre avec Dieu et à l’union avec Lui a commencé à céder la place au désir de posséder des biens matériels.

Tant qu’il vivait au paradis terrestre, l’homme n’éprouvait pas le désir de propriété, car Dieu était son lot. L’homme trouvait satisfaction et plénitude dans ce que Dieu lui donnait.

L’homme ne s’imaginait pas se trouver dans le besoin, et par conséquent, il ne pensait pas à s’amasser des biens. La vie suivait son cours naturellement. Tout dans la nature environnante lui était soumis et était à son service. L’homme se sentait comblé, et en tant que gérant de la création visible, il œuvrait au paradis pour préserver la beauté de la nature et sa splendeur.

Il n’y avait pas de lutte entre l’homme et son frère, ni pour l’argent, ni pour la terre et ses biens. La terre était suffisamment vaste pour tous, et l’abondance suffisait à chacun selon ses besoins. Et c’est ainsi qu’aurait dû vivre l’homme : à l’ombre de l’amour de Dieu et sous sa houlette.

Le Christ a voulu remédier à cette situation dramatique dans la vie de l’homme en l’éloignant du désir de possession et en l’orientant vers l’amour des autres et le désir de subvenir à leurs besoins.

La Parole incarnée de Dieu est venue afin de libérer l’homme de l’amour du monde, pour l’élever vers les choses célestes, et pour le rétablir tel qu’il a été créé.

C’est pour cela qu’Il a dit “ Donne à celui qui te demande ”, car ce que possède l’homme sur la terre est la propriété de Dieu, et c’est un moyen de développer les liens d’amour entre les hommes.

Dieu permet que certains soient dans le besoin, et d’autres dans l’abondance. C’est là que réside la force incitant à l’amour par l’exercice de la charité.

Dieu pourrait enrichir les pauvres directement par Ses dons, mais Il veut observer le comportement des riches en tant que gérants des diverses grâces de Dieu.

Certains sont riches par leur argent, d’autres sont riches par leur foi, et d’autres encore par leurs dons. Chacun doit donner selon les grâces diverses qu’il a reçues du Seigneur.

Nous formons tous un seul corps en Christ, et dans un même corps tous les membres se complètent : ainsi c’est la bouche qui fournit la nourriture aux autres membres, et ces membres sont également nécessaires à la bouche. Si la bouche gardait la nourriture pour elle, cette nourriture ne serait pas transmise au sang ni au cœur, aux nerfs, aux muscles ou au cerveau, et par conséquent, la bouche ne pourrait plus remplir sa fonction.

C’est pour cela que Dieu dit dans le Livre des Proverbes : “ Celui qui retient le blé est maudit du peuple ” (Proverbes 11 :26) et encore : “ L’âme bienfaisante sera rassasiée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé ” (Proverbes 11 :25).

Plus nous donnons, plus nous recevons, et plus nous donnons avec joie, plus Dieu est heureux car “ Dieu aime celui qui donne avec joie ” (2 Corinthiens 9:7).

L’homme qui se sent enfant de Dieu se comporte comme un fils dans la maison de son Père, et fait le bien envers ses frères, convaincu que son Père le comblera de bonheur s’il veille sur ses frères.

Le Christ est venu supprimer les divisions que le péché a introduites entre les hommes, afin que tous soient un, unis par l’amour sincère à l’exemple de l’amour qui unit les trois personnes de la Sainte Trinité.

“ Donne à celui qui te demande ” ne signifie pas donner à celui qui n’a pas besoin et qui cherche a tirer profit de ce commandement. L’aumône doit être prodiguée avec sagesse à qui en a vraiment besoin. Il est possible d’aider provisoirement une personne dont nous ne connaissons pas la situation réelle, en attendant de s’assurer de la réalité de son besoin.

Nous devons donner avec discernement. En effet, certains peuvent utiliser l’argent qu’on leur donne pour se procurer de l’alcool ou de la drogue, ou pour se livrer à la débauche. Dans ce cas, l’aumône pourra prendre la forme d’un conseil pour s’écarter du mal ou pour suivre un traitement de désintoxication.

Ne te détourne pas de celui qui veut emprunter de toi

Celui qui demande un prêt est dans une situation financière difficile, souvent passagère. Il n’est pas forcément pauvre au sens absolu du terme, mais il a besoin d’une aide temporaire afin de traverser l’épreuve qu’il affronte : tel ce propriétaire d’un commerce menacé de faillite s’il ne règle pas des impôts réclamés d’urgence, ou cet homme qui doit marier sa fille et qui n’a pas la somme nécessaire mais qui pourrait la régler en plusieurs fois.

Beaucoup n’acceptent pas l’aumône mais préfèrent recevoir un prêt qu’il pourront rembourser par la suite. Il ne faut pas blesser leur dignité en leur refusant ce prêt. Cette situation se rencontre parfois chez des personnes qui ont besoin de traitements médicaux coûteux qu’ils ne peuvent pas régler immédiatement mais pour lesquels ils peuvent emprunter puis rembourser le prêt. C’est pour cela que le Christ commande à ceux qui peuvent prêter de ne pas se détourner de celui qui veut leur emprunter de l’argent.

Il se peut que la somme prêtée ne soit jamais restituée si l’emprunteur malade décède ou si le projet échoue pour des raisons indépendantes de la volonté de l’emprunteur. Dans ce cas, Dieu revaudra au prêteur la somme qu’il a donnée, car celui qui prête à un nécessiteux, c’est au Seigneur qu’il prête, et Dieu tient Ses promesses quand Il dit que quiconque aura quitté des biens à cause de Son nom ou celui de l’Evangile, recevra le centuple dans cette vie, et héritera la vie éternelle.