"Femme, je ne le connais pas". Cette phrase je l’ai dite quand j’ai renié mon Maître Jésus Christ trois fois. Mais, voici l’histoire de ma chute et de mon levée, moi, Pierre l’apôtre.



Mon âme s’attacha au Seigneur Jésus, et mon coeur l’aima. Je quittai mes filets et la pêche pour pêcher les hommes de la mer du monde, avec le filet de la grâce.

Je n’oubli pas comment le Seigneur guérit ma belle-mère de la fièvre et comment Il me fit marcher sur l’eau et m’ordonna de pêcher un poisson qui contenait un statère qui valait quatre drachmes, que je payai comme ses impôts et les miens. Et, sur la montagne de transfiguration, je vis sa gloire, étant entouré de Moïse et d’Elie. Je fus heureux quand je le vis ressusciter la fille de Jaïros et le fils de la veuve de Naïn et Lazare après quatre jours de sa mort.

Le jour du Jeudi Saint, le Seigneur se leva de table, il se ceignit d’un linge et lava, dans son humilité, mes pieds, malgré mon refus. Il nous dit: "Cette nuit même, vous allez tous tomber à cause de moi." Mais je lui dis: "Même si tous tombent à cause de toi, moi je ne tomberai jamais." Il me dit alors: "En vérité, je te le déclare, cette nuit même, avant que le coq chante, tu m’auras renié trois fois." Je lui dit: "Même s’il faut que je meurs avec toi, non, je ne te renierai pas." Puis, nous sortîmes au jardin de Gethsémani.

Au jardin, je vis la plus grande vision. Le Seigneur s’agenouilla, pleurant. Sa sueur devint comme des goûtes de sang, coulant parterre. Quant à moi, Jacques et Jean, nous nous endormîment. Le Seigneur vint et nous réveilla disant: "Simon, tu dors! Tu n’as pas eu la force de veiller une heure!" Et il y avait un ange qui lui disait la chanson de Thok Té Ti Gom, qui veut dire: A toi est la puissance, la gloire, la bénédiction et la majesté pour les siècles des siècles, O Emmanuel notre Dieu et notre Roi.

Nous sortîmes du jardin, et Judas le traître s’avança et le baisa. Le Seigneur, alors, lui dit: "Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme!"

Ils ligotèrent le bien-aimé de mon âmes. Je me lançai avec mon glaive et je tranchai l’oreille de Malchus, le serviteur du Grand Prêtre. Mon Maître alors me dit: "Remets ton glaive dans son fourreau! Comment? Je ne boirais pas la coupe que le Père m’a donnée?" Puis il appela Malchus à lui et guérit son oreille. Tous les disciples s’échappèrent, sauf Jean le bien-aimé. Quant à moi, je le suivis de loin. Ils firent entrer mon Maître à Jérusalem à travers la porte de (Ghanam), d’où on faisait entrer les sacrifices au temple, car Il était vraiment le sacrifice qui fut sacrifié pour les péchés du monde entier.

Ils le firent entrer dans la maison de Caïphe, le Grand Prêtre. Derrière lui, Jean entra et ils fermèrent la porte devant moi. Mais Jean parla à la portière, alors elle me fit entrer. Si seulement elle ne l’avait pas fait! Il y avait un couloir, suivi d’une vaste court, entourée de chambres comme c’était la coutume dans les anciennes maisons orientales. Dans l’une de ces chambres, on jugea mon Maître le jugement religieux devant le comité de sanhedrin, composée de soixante-dix personnes. Ceci était contre la loi, car il ne fallait pas faire un jugement hors du temple ou pendant la nuit.

Ils demandèrent au bien-aimé de mon coeur trois questions. La première, à propos de ses disciples et de ses renseignements. La seconde, à propos de sa parole: Détruisez ce sanctuaire et je le rebâtirai en trois jours. Il disait cela, pourtant, concernant le sanctuaire de son corps. La troisième, à propos de ce qu’Il est le Méssie, le Fils de Dieu vivant. Il leur dit alors: C’est moi. Le Grand Prêtre déchira alors ses vêtements. Puis, on lui cracha au visage et on le gifla.

J’étais noyé dans mes pensées, assis avec les serviteurs et les soldats dans le couloir, autour du feu, car la nuit était froide. Ceux qui m’entouraient riaient et se moquaient de mon Maître. Je ne faisais pas attention au danger de la présence dans l’assemblée des moqueurs. Je devais ou bien défendre le bien-aimé de mon coeur, mon Christ honnête, ou quitter le lieu complètement. Mais je ne fis ni l’un ni l'autre. Dommage. Tout ce que je fis est que, quand je fus surpris par les servantes et les serviteurs qui me montraient du doigt et disaient que j’étais l’un de ses disciples, je reniai Celui que mon âme aimais, trois fois. Ensuite, le coq chanta deux fois, comme Il m’avait averti.

Je me retournai vers l’intérieur de la pièce et je vis mon bien-aimé qui me regardait, comme s’il m’instruisait de sortir du lieu de la tentation. Il me regarda de ses yeux doux, comme s’Il m’appelait pour que je me lève de la profondeur de ma chute. Il me regarda, et je me rappelai sa parole: "Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous secouer dans un crible comme on fait pour le blé. Mais moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne disparaisse pas. Et toi, quand tu seras revenu affermis tes frères." (Luc 22:31)

Je sortis et je pleurai amèrement. Quant au secret de ma chute, c’était que je comptais sur moi-même… Je m’étais endormi dans le jardin… Je l’avais suivi de loin… Je croyais que je l’aimais plus que les autres… Je m’étais précipité après ma nature impatiente… Je m’étais assis au milieu des méchants… La foi dans le mystère de la rédemption s’était absenté de mon coeur… Ma réalisation de la parole de Dieu, qui nous apprends qu’il faut que le Christ souffre cela, meurt, monte au ciel et entre dans sa gloire, s’était affaiblie.

L’amour du Christ était le lien qui m’attira au repentir, et qui m’attira aux bras de la pitié divine.

Le regard du Christ était le miroir dans lequel je vis ma faiblesse. Il était même un livre ouvert, dans lequel il y avait la longeur, largeur, profondeur et hauteur de son amour extrême qui me fut découvert.

Le chant du coq était une déclaration spéciale à moi, qui me rappelait la parole: "Ne te rejouis pas, mon ennemie. Si je tombe, je me lèverai. Si je m’assieds dans l’obscurité, le Seigneur est de la lumière pour moi." (Michée 7:8)

Aux murs de Caïphe, aux portes de la loi et aux entrées de mon coeur, il y avait une grande obscurité. Mais le Seigneur, par sa lumière magnifique, enleva toute l’obscurité.

Le froid était pénible. Non pas le froid de l’atmosphère, mais le froid de mon coeur, qui était pénible. Mais la chaleur de l’amour divin me sauva de la froideur du reniement qui ammène à la mort.

Les mots des servantes et mon reniement de mon bien-aimé, trois fois, étaient tous comme des vagues dangereuses qui me tiraient dans le cercle de la mort, sans espoir. Mais les bras éternels me levèrent et me poussèrent à la forteresse qui n’est jamais détruite, et au refuge qui n’est jamais vaincu, et à la tour qui ne tombe jamais.

Je quittai la maison de Caïphe et j’allais à la pièce du haut, où étaient mes frères, l’église. Chaque fois que le coq chantait, je pensais et je pleurais. Au jour de la résurrection, à l’aube du dimanche, Celui que mon âme aime m’envoya un message d’amour sur la langue de Marie de Magdala, m’invitant à l’attendre avec ses disciples pour le voir!

Quel amour est-ce mon Maître! Tu te rappelles de moi, alors que j’avais dit que je ne te connaissais pas!

Tu m’aimes et je te renie!

Quel amour est-ce, Saint, pour un pécheur comme moi!

Pour un serviteur comme moi!

Pour un homme qui tombe, comme moi!

Le dimanche de la résurrection, alors que nous étions rassemblés dans la pièce du haut, les portes étant fermées, le Rédempteur nous apparut et nous dit: "La paix soit avec vous." Ce mot effaça le voile du péché, son fruit amer et son résultat dangereux de mon pauvre coeur. Je devins vraiment en paix. En paix. En paix.

Après cela, il nous apparut à la mer de Tibériade. Et Il me dévoila le secret de la victoire, le secret de la vie heureuse, le secret de la bénédiction. C’était l’amour. Il me dit trois fois: "Simon, fils de Jean, m’aimes-tu?"

Je lui dis: "Seigneur, toi qui connais toutes choses, tu sais bien que je t’aime." Là, Il me rendit mon apostolat, et il me fit signe de mon martyre, crucifié. Il me dit: "Suis-moi."

Vraiment, l’amour est le tissu protecteur de toute chute, et la puissance qui soutient au moment de l’offense. Il est le lien qui fait retourner les gens au service abandonné, et la grâce qui supporte au moment de la détresse, même jusqu’au martyre. Il est l’aide qui aide les lutteurs à suivre le Seigneur dans la route du ciel. C’est l’amour. Oui, Seigneur, tu sais que je t’aime.